Constitution
La photographie commence avec l’invention d’une substance assez sensible pour enregistrer l’image formée dans une chambre noire. L’agent sensible était – et reste encore – l’halogénure d’argent, c’est à dire, un sel formé par l’association de l’argent métallique et d’un halogène, comme le chlore ou le brome.
Les cristaux de bromure d’argent exposé à la lumière se décomposent partiellement en libérant de petites particules noir d’argent métal. Il faudrait une énergie lumineuse considérable pour former directement une image ; mais grâce au développement, il suffit, en fait de libérer, quelques atomes d’argent par cristal de bromure pour que l’effet de la lumière soit multiplié plusieurs millions de fois, lors de l’immersion du film dans un révélateur approprié. Puisque l’image est formée de particules d’argent engendrées, par l’action de la lumière, le film développé est un négatif, c’est à dire que les parties les plus claires du sujet sont opaques et que les ombres sont transparentes. Le négatif est produit sur un support transparent : ce qui permet ultérieurement de le tirer sur papier à support opaque, pour donner une image positive noir et blanc.
Coupe film noir et blanc

La préparation des films en particulier le couchage d’une mince épaisseur d’émulsion sur le support, est une opération extrêmement délicate : la couche doit être uniforme pour que la sensibilité du film soit identique sur toute la surface et qu’il n’y ai pas de marques d’emmulsionnage. L’émulsion doit adhérer à son support pour subir, sans dommage, les traitements chimiques auxquels, elles seront soumise. Le liant de l’émulsion de bromure d’argent est la gélatine. Certaines impuretés contenues dans la gélatine augmentent la rapidité initiale de l’émulsion, à condition toutefois que cette dernière ait été soumise à une “maturation” (un chauffage de plusieurs heures) en cours de préparation.
L’émulsion est couchée sur le support approprié : plastique polyester ou triacétate de cellulose. L’autre face du support est recouverte d’une couche antihalo de teinte foncée. Le colorant de la couche antihalo disparait en cours de traitement : son rôle est d’absorber la lumière en excès qui pourrait voiler le film après réflexion sur la face postérieur du support.
Etape du traitement

1 Exposition. Quand on soumet un film à la lumière, il se forme quelques atomes d’argent métallique dans chacun des cristaux d’halogénure d’argent insolé. Il ya plusieurs millions de cristaux par centimètre carré de film. Le film n’a pas subis de changement visible : l’image formée est “latente” et servira de départ pour le développement ultérieur.

2 Début du développement. Les réducteurs(génol, phénidone, hydroquinone, etc) contenus dans le révélateur, fournissent des électrons aux centres de développement constitués par l’image latente : ceci favorise la production d’argent jusqu’à ce que des cristaux entiers soient réduis en argent métal. Le phénomène initial est amplifié environ dix millions de fois. Les hautes lumières commencent à apparaitre.

3 Fin du développement. Au cours du développement, les délais apparaissent dans les valeurs moyennes et dans les ombres, tandis que les hautes lumières prennent de la densité. La durée du développement dépend de la nature du film à la température, de la formule du révélateur et de l’agitation. Le film est rincé à l’eau ou soumis à un bain d’arrêt.

4 Fixage. Si, à cette étape du traitement, on regarde le film à la lumière, on verrait une image négative noire, noyée dans la surface blanchâtre formée d’halogénures d’argent non réduits et toujours photosensibles. La solution d’hyposulfite (fixage) les transforme en sels incolores solubles dans l’eau.

5 Lavage. Il ne produit aucun effet visible, mais il n’est pas moins important, car toutes les substances encore présentes dans l’émulsion doivent être éliminées, pour assurer la stabilité de l’image. Le lavage du film est assuré, soit en eau courante, soit en eau renouvelée, avec égouttages fréquents. L’eau doit être dépourvue de particules en suspension ; sinon, la filtrer.

6 Séchage. Il est important que le séchage soit très régulier et qu’il se fasse dans un local dépourvu de poussières. Pour améliorer la régularité du séchage, plongez vos films dans une solution très faible d’un agent mouillant, juste avant de les suspendre. Certains photographes essorent les films sortant du lavage avec une éponge spéciale.
Indice de rapidité
Plusieurs systèmes ont été proposés pour caractériser la rapidité des films. Les trois qui restent en usage dans le monde sont : le standard américain ASA, avec lequel la rapidité du film double lorsque l’indice est multiplié par deux ; le système allemand DIN avec lequel la rapidité double si l’indice augmente de trois unités ; enfon, le système russe GOST, très voisin du système ASA.
Aujourd’hui, celui qui est retenu comme norme international concernant l’indice de rapidité du film est l’ISO (anciennement l’ASA).
- Lent. On appelle un film lent, un film dont la rapidité est égal ou inférieur à 50 ISO. Il est lent parce que les grains de bromure d’argent de son émulsion sont exceptionnellement fins et que la couche est mince : ce qui accroît la résolution. Certains films de copie sont très lents, mais ceux-là sont rarement pancrhomatique*.
- Moyenne rapidité. Sont ainsi classés les films dont la rapidité est comprise, disons, entre 50 et 160 ISO : ce sont les plus couramment utilisés, car ils représentent le compromis entre la rapidité (qui doit être suffisante pour la majorité des sujets) et la granulation (qui est proportionnelle à la rapidité). Les films de rapidité moyenne sont moins contrastés que les films lents et ils offrent une plus grande latitude de pose (un “droit à l’erreur” pour l’exposition) plus important que la plupart des autres films. Les films de cette catégorie peuvent être développés “grain fin” et sont donc recommandés pour le petit format : l’image supportant alors d’être fortement agrandie.
- rapide. La rapidité est comprise entre 160 et 800 ISO. La granulation devient apparente pour les agrandissements à partir d’un facteur x8, par exemple sur un 20x25cm tiré d’un 24×36, surtout si le film a été “poussé” au développement. Le développement grain fin réduit cette granulation, mais avec une perte équivalente de la rapidité initiale du film. Si on accepte la granulation, reconnaissons que les films rapides permettent de traiter de nombreux sujets peu éclairés sans éclairage complémentaire : ce qui est un atout majeur. Le contraste de l’émulsion est plus faible que pour les films plus lents : ce qui peut être considéré comme un avantage si l’exposition est correcte.
- ultra rapide. Les films disponibles actuels, les plus rapide ont un indice ISO supérieur à 800. La valeur théorique la plus forte est 3200 ISO, mais que l’on peu doubler et même tripler par un développement très énergiquement “poussé”. Tous les films de cette catégorie,sans exception, ont une granulation très prononcée. La couche d’émulsion est épaisse et formée de grains d’halogénure d’argent déja très gros, contribuant au surcroît de rapidité et expliquant la faible résolution. Le film doit être chargé et déchargé de l’appareil à l’ombre, sous risque de le voiler.